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700 enfants ont galopé derrière les ballons ovales, hier à Pontarlier, pour une grande mêlée d’émotions. Immersion.

 

Il fallait les voir pousser, tirer, grogner, crier, courir et se jeter, puis dès que les coups de sifflets retentissaient, se plier docilement aux ordres de l’arbitre… Discipline un jour, discipline toujours. C’est ainsi que le rugby a acquis ses lettres de noblesse.

Hier au stade Paul-Robbe et ses alentours, 700 gamins âgés de 5 à 13 ans venus de toute la Franche-Comté ont fait honneur à la réputation du challenge Berguer-Bourdin-Gnecchi, l’un des plus importants rassemblements de jeunes rugbymen de la région.

Partout, de la vie, de la joie, et du bruit, beaucoup de bruit, surtout le long des terrains, depuis lesquels de fougueux entraîneurs oublient parfois que leurs petiots sont avant tout là pour s’amuser et apprendre. « On n’a jamais de problèmes avec les enfants, mais on fait attention aux éducateurs et surtout aux parents », s’amuse Michel Bouverel, en charge de l’organisation du tournoi. Une partie de casse-tête logistique, nécessaire aux 300 parties de plaisir livrées tout au long de l’après-midi.

« Plaquez-les ! »

« Kylian, Arthur, dès que ça part, vous sortez ! »… « Allez, plaquez-les, plaquez-les, réveillez-vous ! »… Louis, 6 ans, vient voir tout penaud son entraîneur, qui n’est autre que son père. « Moi, j’ai essayé de le plaquer… » La réponse paternelle fuse : « Arrête de te justifier, va jouer ! » Et vite, car le match n’est pas fini.

Plus loin, une clameur retentit. Les moins de 9 ans du CAP viennent de terrasser leurs homologues de l’OB, à Besançon. Et ce genre de derby a la même saveur qu’on soit haut comme trois pommes, ou grand et large comme un camion.

Le visage de Timothée se crispe, le voilà au bord des larmes malgré la victoire. Le petit Pontissalien vient de se faire réprimander : « Pourquoi est-ce c’est tout le temps toi qui te bats ? Allez serrez-vous tous la main ». Circulez, on oublie.

Responsable de la section moins de 9 ans du CAP, Mickaël observe un éducateur faire le « débriefing » de ce savoureux succès : « Nous, on a un principe, c’est la valorisation de l’enfant. Mais on les met face à leurs responsabilités après les matchs. À cet âge-là, on se rend compte que le rugby se joue beaucoup au mental, et qu’il faut les gonfler à bloc pendant le tournoi. »

L’ovalie comme école de vie, un cliché qui a pris corps, hier à Pontarlier.

Willy GRAFF